Les entreprises qui offrent cette flexibilité ont plus de chances de séduire les meilleurs talents dans un marché concurrentiel. C’est pourquoi leur culture d’entreprise évolue et qu’elles précisent cette possibilité dans la description du poste à pourvoir. Et cette flexibilité est parfois considérée comme un acquis social par les candidats qui recherche un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Découvrons l’évolution du travail à distance, en particulier chez les profils IT.
Histoire du travail à distance
Bien avant l’essor du travail à distance (télétravail) à l’ère numérique, le travail à domicile était déjà la norme pour de nombreux travailleurs qualifiés tels que les forgerons, les charpentiers, les maroquiniers et les potiers. Puis, la révolution industrielle a entraîné un changement radical du paysage professionnel. Le travail manuel à domicile a été remplacé par les locaux d’entreprise et les usines, des lieux de travail centralisés. Ensuite, les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont encore amené une évolution.
Premières formes de télétravail (avant les années 2000)
L’histoire du travail à distance tel que nous le connaissons aujourd’hui a commencé dans les années 1970, lorsque Jack Nilles, un ingénieur de la NASA, a inventé le terme « telecommuting » (traduisible par « télétravail ») en 1973. À cette époque, les premiers outils de communication numérique sur les réseaux sécurisés ont permis à certaines tâches d’être effectuées en dehors du bureau traditionnel. Cela a conduit des institutions à expérimenter le travail à distance.
IBM a été l’une des premières entreprises à faire du télétravail, avec un groupe de cinq employés travaillant à la maison pour tester son efficacité. En 1983, ce nombre était passé à 2 000, et le personnel des centres d’appels, qui travaillait déjà par téléphone, avait la possibilité de travailler à domicile.
Malgré ces premières expériences, l’offre d’emploi en télétravail était anecdotique jusqu’à la fin des années 1990.
Développement du télétravail (2000-2010)
L’essor d’Internet à la fin des années 1990 et l’émergence des startups ont inauguré une nouvelle ère pour le monde du travail. Avec des budgets limités et une grande détermination, les entrepreneurs ont commencé à travailler depuis son domicile ou des endroits non conventionnels comme des chambres d’amis, des cabanons et des garages. Cette nouvelle ère a ouvert la voie à des modes de travail flexible, les startups étant à l’avant-garde de l’adoption du travail à la maison.
L’accessibilité croissante de l’Internet, des ordinateurs portables et des premiers smartphones a également contribué à l’essor du télétravail. De plus, l’émergence du « cloud » (traduit par « infonuage » en français), espace de stockage numérique des données, a permis aux télétravailleurs d’accéder à des documents, à des fichiers et à des logiciels depuis n’importe quel endroit disposant d’une connexion internet. Le travail sur Internet s’est répandu.
Nouveaux outils de collaboration à distance (années 2010)
Au début des années 2010, le cloud computing prend de l’ampleur. Et des outils de collaboration d’équipe tels que Slack ou Zoom pour la vidéoconférence, ainsi que des outils de gestion de projets tels qu’Asana, ont vu le jour. Ils ont donné la possibilité aux managers et chefs d’entreprise de changer leurs manières de travailler et gérer efficacement leurs équipes à distance. Malgré tout, la mise en place du télétravail reste marginale. Seulement 3 % des salariés en France disaient pratiquer le travail à distance de manière régulière en 2017 (source : Dares). En tenant compte des travailleurs à distance occasionnels, le chiffre grimpe à 25 % en 2017 (Statista).
Le cloud computing a aussi permis l’expansion du travail indépendant (freelances) permettant de travailler depuis chez soi. De nombreuses professions liées aux technologies de l’information se sont développées ou sont apparues, comme graphiste app ou web, rédacteur web, gestion de projet, développeur, etc. Le portage salarial s’est aussi développé.
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Les nomades numériques (travailleurs nomades) sont aussi apparus en cette période. Qu’ils soient salariés nomades ou travailleurs nomades indépendants, ils travaillent à la « maison » ; une maison qui change régulièrement dans l’année.
La pandémie covid-19 et la normalisation du travail à distance (2020 à présent)
La crise sanitaire liée à la covid-19 a marqué un tournant décisif dans l’histoire du télétravail. Les confinements et les mesures de distanciation sociale ont obligé les entreprises à s’adapter rapidement et à adopter massivement le travail chez soi. En 2020, jusqu’à 41 % des salariés français ont travaillé à distance occasionnellement ou régulièrement (Statista).
En 2024, 29 % des travailleurs en France déclarent travailler à distance de temps en temps ou régulièrement ; le même chiffre qu’en 2018. Le modèle de travail hybride, qui combine travail à distance et travail au bureau, est devenu de plus en plus populaire.
L’avenir du télétravail dans le secteur de l’IT
Le télétravail et les modèles de travail hybrides sont appelés à perdurer, favorisés par :
- l’évolution des pratiques managériales ;
- les avancées technologiques ;
- la préférence croissante pour la flexibilité.
De nombreux dirigeants d’entreprises prévoient d’ailleurs une augmentation de la part d’employés à travailler à la maison à temps plein ou à temps partiel (hybride) au cours des cinq prochaines années. Ces nouvelles façons de travailler obligent l’adoption de nouvelles formes d’organisation du travail.
Voici les principaux éléments qui façonnent l’avenir du travail à distance dans l’IT.
Adoption généralisée du télétravail
En 2023 en France, 47 % des entreprises ont eu recours au travail à distance. Et 33 % des salariés français ont travaillé au moins une fois par semaine depuis chez eux (Statista). Des chiffres qui peuvent varier en fonction du type d’emploi, du statut salarial (cadre ou non-cadre), du secteur d’activité professionnelle et de la taille de l’entreprise.
Préférence pour le travail hybride
Bien que le télétravail à domicile soit dorénavant une notion implantée dans le fonctionnement de nombreuses entreprises, le modèle hybride reste privilégié. Ce qu’on appelle le full remote (télétravail uniquement) n’est adopté que par 4 % des travailleurs de bureau. La pratique massive du télétravail durant la crise sanitaire a donc été remplacée par une situation tempérée. D’ailleurs, près de 70 % des entreprises en France imposent des jours de présence obligatoire au bureau (présentiel).
Externalisation des talents
Le recrutement de talents IT est très difficile, le marché du travail est tendu à la faveur des profils IT. La possibilité de travailler chez soi permet alors aux entreprises de recruter des personnes jusqu’à lors géographiquement inaccessibles. Le télétravail, facilité par les technologies informatiques actuelles, rend même possibles la constitution, la gestion d’équipes et le travail collaboratif à distance. De ce fait, les entreprises mettent de plus en plus à profit les bienfaits du travail à distance pour leurs salariés et pour recruter des profils IT pointus et combler des besoins en effectif.
Productivité et qualité du travail
Pour 28 % des salariés français, le bruit sur le lieu de travail en entreprise est identifié comme étant un obstacle majeur au travail (JLL). De même, 72 % des travailleurs déclarent parvenir à mieux se concentrer en effectuant leurs activités à domicile. Dans différents cas, les conditions de travail peuvent donc être meilleures en travaillant à distance. On peut ajouter à cela, les économies réalisées grâce à la réduction des déplacements domicile-travail (moins de frais et moins de temps de trajet) et des repas à l’extérieur. Avec le travail à domicile, la productivité en ressort généralement meilleure.
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Les outils essentiels pour le travail à distance
Que vous soyez à la maison ou en espace de coworking, il vous faut un système d’information connecté, sécurisé et flexible. Une parfaite connexion Internet est indispensable. Ensuite, une puissante protection doit être mise en place en plus de l’antivirus, grâce à des pare-feu et un VPN par exemple. Enfin, les outils collaboratifs sont nécessaires, pour :
- Gestion de projet avec Asana, Trello, Jira, Notion, etc.
- Communication et collaboration avec Slack, Teams, Zoom, etc.
- Partage de fichiers avec Google Drive, Dropbox, etc.
- Outils de développement avec GitHub, GitLab, etc.
De son côté, l’entreprise doit respecter les dispositions légales et conventionnelles du Code du travail, de l’Accord national interprofessionnel sur le télétravail, de l’accord collectif et de la convention collective de travail. Aussi, un avenant au contrat de travail peut être nécessaire pour proposer des jours de télétravail afin de tirer profit des avantages du travail à distance. Enfin, le fait de travailler à sa maison doit être une option basée sur le volontariat du travailleur.
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