Mais la migration des applications vers cette nouvelle technologie cloud apporte son lot de défis en matière de sécurité des données. Face à des menaces évolutives, comment garantir la sécurité de vos applications cloud native ? La réponse réside dans une approche holistique de la sécurité, intégrée dès la conception. Dans cet article, nous plongeons au cœur des stratégies et des meilleures pratiques pour sécuriser efficacement votre environnement cloud native. De la compréhension des fondamentaux, comme les 4 C, à l’adoption de méthodes éprouvées, découvrez le chemin vers une sécurité cloud native robuste et résiliente.
Qu’est-ce que la sécurité cloud native ?
La sécurité cloud native implique l’intégration de la sécurité dans la stratégie globale de développement d’applications cloud native d’une organisation. Elle ne se limite pas à la simple protection des données ou à la mise en place d’un pare-feu (firewall). La sécurité cloud native nécessite une approche holistique qui intègre la sécurité dans tout le cycle de vie du développement logiciel. Elle englobe ainsi une série de pratiques, de principes et de technologies conçus pour garantir la sécurité des applications hébergées, des données et des infrastructures dans un environnement cloud.
Pour structurer efficacement votre stratégie de sécurité cloud native, il est judicieux de segmenter l’infrastructure de sécurité en quatre catégories principales que nous appelons les 4 C :
- Cloud (parfois appelé informatique dans le nuage ou infonuagique), dont l’infrastructure est à la base de tout. Qu’il s’agisse de cloud public, cloud privé ou cloud hybride, il est essentiel de garantir la sécurité à ce niveau.
- Containers, une technologie qui a révolutionné la manière de créer des applications, de les déployer et gérer, et qui a introduit de nouveaux défis en matière de sécurité.
- Cluster. Les clusters regroupent plusieurs conteneurs (containers) pour garantir la disponibilité des applications et leur scalabilité. Leur sécurisation est cruciale, notamment en ce qui concerne la communication entre les conteneurs, l’accès aux clusters et la gestion des ressources.
- Code. Au cœur de toutes les applications web et mobiles. Dans un environnement cloud native, il est impératif d’adopter des pratiques de développement sécurisées dès le départ.
Plusieurs services informatiques (SaaS, PaaS) en ligne existent : Amazon Web Services, Google Cloud Platform, Microsoft Azure, Kubernetes, Docker, Oracle Cloud Native Framework, Dell EMC, IBM Cloud, etc.
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8 stratégies de sécurité pour le cloud native
Les mesures de sécurité traditionnellement adoptées en développement logiciel classique ne sont pas toujours adaptées au cloud native. La bonne sécurisation d’infrastructures et services hébergés nécessite l’implémentation de nouvelles stratégies. Nous en avons réuni 8 pour vous et la première est peut-être la plus importante.
1. Responsabilité partagée de la sécurité
La sécurité cloud native repose sur une collaboration étroite entre les équipes de développement et de sécurité. Alors que les développeurs peuvent ne pas être des spécialistes de la cybersécurité, ils peuvent néanmoins être sensibilisés à la sécurité informatique et aux pratiques de codage sécurisées qui complètent l’expertise de l’équipe de sécurité. De même, les experts en sécurité peuvent se familiariser avec les outils et processus utilisés pour développer, tester et déployer des applications, afin de contribuer à leur sécurisation.
Il s’agit ainsi de déplacer vers la gauche la sécurité et toutes ses notions, c’est-à-dire revoir les modèles de déploiement avec l’implémentation de mesures de sécurité dès les premières étapes du développement logiciel et du pipeline CI/CD. On parle alors de SDLC sécurisé (pour Software Development Life Cycle) ou de cycle de vie de développement logiciel sécurisé. Dans l’univers DevOps, on parle d’approche collaborative DevSecOps. La mutualisation des mesures de sécurité s’impose alors. Une démarche proactive qui permet non seulement la détection et la correction de failles en amont, mais aussi la réduction des coûts et des délais associés à la remédiation des incidents de sécurité.
Cette responsabilité partagée est au cœur de la transformation culturelle qui permet d’intégrer la sécurité dès le début du processus de développement.
2. Sécuriser les dépendances
Les applications modernes s’appuient fréquemment sur des dépendances open source récupérées de référentiels tels que npm ou PyPI (Python Package Index). Bien que ces dépendances offrent des fonctionnalités précieuses, elles peuvent également introduire des vulnérabilités. Pour garantir la sécurité de ces dépendances, l’utilisation d’outils automatisés dotés de bases de données exhaustives sur les vulnérabilités des composants open source est cruciale. De plus, les outils d’orchestration cloud natifs jouent un rôle essentiel en déclenchant des activités de sécurité tout au long du processus de développement.
En les exécutant en continu, on s’assure que les packages vulnérables sont identifiés et écartés avant les déploiements en production.
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3. Profondeur défensive
La profondeur défensive est un concept fondamental en matière de cybersécurité. Elle s’appuie sur l’idée qu’aucune mesure de sécurité n’est infaillible. Dans le contexte du cloud native, cela signifie mettre en place plusieurs couches de sécurité à différents niveaux de l’infrastructure et des applications. C’est une sécurité multicouche avec plusieurs barrières de protection.
Dans un environnement cloud native, cela peut se traduire par une combinaison de mesures de sécurité du réseau cloud, des applications et des données sensibles. Plusieurs techniques sont utilisées, comme la microsegmentation, le renforcement des conteneurs, la sécurité des API (interface de programmation d’application), le chiffrement et le contrôle d’accès tel que l’authentification multifacteurs. L’objectif est de créer une infrastructure informatique où les attaquants doivent franchir de multiples obstacles et d’établir des plans de contingence pour les brèches réussies et après sinistre.
4. Sécurité indépendante du cloud
Dans un monde où les entreprises adoptent de plus en plus des stratégies multicloud, il est essentiel d’avoir une approche de sécurité indépendante de la plateforme cloud utilisée. Cette indépendance garantit une protection uniforme et cohérente, quel que soit l’environnement cloud choisi. Les plateformes de sécurité cloud native (CNSP pour Cloud Native Security Platform ou encore CNAPP pour Cloud Native Application Protection Platforms) jouent un rôle crucial à cet égard. Ces fournisseurs de services de cloud computing offrent des solutions intégrées (dont des solutions SaaS) qui s’adaptent aux spécificités de chaque cloud tout en livrant des outils et des fonctionnalités standardisés. Ces plateformes (et d’autres comme Citrix ADC, Atos Cloud Security, AWS Security Hub, etc.) permettent aux entreprises de surveiller, de détecter et de répondre aux menaces de manière proactive, tout en assurant la conformité et la gouvernance.
Adopter une sécurité indépendante du cloud, c’est s’assurer d’une protection robuste et flexible dans un paysage technologique en constante évolution.
5. Appliquer la sécurité du périmètre au niveau de la fonction et du conteneur
Les conteneurs ont révolutionné le déploiement des applications cloud, mais ils ont également introduit de nouveaux défis en matière de sécurité. Il est essentiel de s’assurer que les conteneurs ne fonctionnent pas avec un compte utilisateur privilégié afin d’éviter qu’ils n’aient un accès root à la machine hôte. De plus, il est crucial de vérifier que toute image utilisée a été construite par une source connue ou provient d’un registre de confiance.
6. Rôles et privilèges minimaux
L’application du principe du moindre privilège est essentielle dans un environnement cloud native. Cela signifie donner aux utilisateurs et aux applications uniquement les droits nécessaires pour effectuer leurs tâches. En limitant l’accès et les privilèges, on réduit la surface d’attaque et on minimise les risques associés à d’éventuelles brèches de sécurité.
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7. Infrastructure immuable
Dans l’univers du cloud native, l’infrastructure immuable est un concept clé. Il s’agit d’un environnement où les mises à jour, les correctifs de sécurité ou les modifications de configuration ne sont pas appliqués directement sur les systèmes actifs. À la place, de nouvelles instances des composants de l’infrastructure cloud sont élaborées et déployées pour supplanter les versions précédentes. Cette démarche minimise les risques liés à des altérations non désirées et à des écarts de configuration, renforçant ainsi la sécurité du système d’information.
En considérant l’infrastructure comme éphémère, on réduit les vulnérabilités potentielles liées aux changements de configuration. Cette vision s’écarte radicalement des méthodes informatiques classiques souvent axées sur la mise à jour et la maintenance manuelle des systèmes. Ce concept s’inscrit donc pleinement dans la philosophie de la sécurité cloud native.
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8. Surveillance continue et automatisation
Dans l’écosystème cloud native, la dynamique et l’évolutivité des ressources informatiques nécessitent une surveillance constante pour détecter toute activité suspecte ou non conforme. Les outils d’automatisation jouent un rôle essentiel à cet égard. Ils permettent aux entreprises de surveiller en temps réel leurs infrastructures d’hébergement cloud, leurs applications et leurs données, et de déclencher des alertes ou des actions correctives en cas d’anomalies.
Cette surveillance continue, couplée à l’automatisation, garantit que les menaces sont identifiées et traitées rapidement, minimisant ainsi les risques d’incidents majeurs. De plus, l’automatisation facilite la mise en œuvre de politiques de sécurité uniformes et la conformité réglementaire, tout en réduisant les charges de travail manuel et les erreurs humaines.
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